Édition du mardi 23 avril 2019
Garantie jeunes et école de la deuxième chance, deux dispositifs à l'épreuve
Deux rapports viennent de pointer, en quelques jours, les résultats plutôt positifs de deux dispositifs pensés pour des jeunes de16 à 25 ans en difficulté d’insertion. Il s’agit de la garantie jeunes et des écoles de la deuxième chance (ou E2C).
Pour les écoles de la deuxième chance, le rapport d’activité 2018 du réseau E2C, dévoilé début avril, indique qu’un an après leur sortie du réseau, six jeunes sur dix bénéficient « d’une situation favorable d’emploi ou de formation ». Globalement, le taux de sorties « positives » (retour à l’emploi ou en formation) est de 60 %. Celui du seul retour à l’emploi se maintient à 38 % – et ce malgré la forte baisse des contrats aidés, souligne le rapport. Le taux de retour à l’emploi était de 39% en 2017.
Ces résultats sont à mettre en regard d’une situation qui, pourtant, se détériore. Plusieurs indicateurs en témoignent, à commencer par le nombre de plus en plus élevé de mineurs accueillis. « La proportion des stagiaires de 16 à 17 ans s’élève désormais à 13 %. Le décrochage étant plus précoce, il intervient à des niveaux plus bas de qualification ». Autre fait notable, les jeunes accompagnés sont « de plus en plus éloignés de l’emploi puisque plus de huit jeunes sur dix n’ont eu aucune expérience professionnelle ». Près d’un tiers résident dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Les 130 écoles du réseau ont accompagné 15 009 jeunes sortis du système scolaire. Il s’agit pour la grande majorité de jeunes sans formation et sans emploi. La formation des jeunes dans une école de la deuxième chance dure, en moyenne, 6,2 mois. Dans plus de six cas sur dix, les jeunes y ont été orientées par une mission locale. Ce sont également ces missions locales qui portent la garantie jeunes.
Retour à l’emploi
C’est le sujet de l’autre étude, publiée le 17 avril, et signée de la Dares (1). La garantie jeunes, dispositif phare de la nouvelle stratégie pauvreté du gouvernement, a été lancée en 2013 et généralisée au 1er janvier 2017. Ce dispositif vise les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation.
Comme pour les écoles de la deuxième chance, les indicateurs sociaux sont mauvais. À leur entrée en garantie jeunes, les jeunes « connaissent une situation économique et sociale précaire » ainsi que « des freins importants à l’emploi », comme un faible niveau scolaire (la moitié n’a pas validé de niveau une formation CAP, BEP, contre 18 % des jeunes de 16 à 25 ans sortis de formation initiale). Les deux tiers ont arrêté leurs études avant 18 ans. Seuls 30 % d’entre eux ont le permis de conduire, contre 70 % des jeunes de cette classe d’âge. Nombre d’entre eux sont en rupture familiale, un quart a connu de grosses difficultés de logement.
Là encore, les résultats de l’insertion, à l’issue du parcours, sont plutôt bons compte tenu du contexte. À l’issue de leur parcours, 29 % des bénéficiaires sont en emploi huit mois après l’entrée en dispositif, 41 % au bout de 19 mois. L’étude insiste sur le fait que « l’emploi durable » progresse pour les jeunes bénéficiaires. Le dispositif « aurait augmenté le taux d’emploi des bénéficiaires de dix points onze mois après l’entrée en dispositif. Cet effet perdure dans les mois qui suivent la sortie de l’accompagnement et correspond essentiellement à une augmentation du taux d’accès à l’emploi durable ».
Plus d’autonomie
Les jeunes sortent aussi du dispositif un peu plus autonomes. « La part de jeunes titulaires du permis de conduire passe de 38 % au moment de la première interrogation à 48 % à la troisième et un quart est en train de le passer ». La part de jeunes locataires, colocataires ou propriétaires de leur logement augmente également. Elle passe de 19 % quelques mois avant l’entrée en garantie jeunes à 37 % 19 mois après l’entrée.
En revanche, leur niveau de ressources reste bas, même en emploi. « La principale source de revenu pendant l’accompagnement est l’allocation garantie jeunes (309 euros). À la sortie, il s’agit du salaire (400 euros en moyenne) ». Le parcours dure en moyenne onze mois.
Entre le début de l’expérimentation et fin juillet 2018, 229 000 jeunes sont entrés dans le dispositif. L’objectif pour 2019 est de 100 000 jeunes au moins.
(1) Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, La Garantie jeunes : quels jeunes et quel bilan après cinq ans ?, DARES Analyse, N°018, avril 2019
Pour les écoles de la deuxième chance, le rapport d’activité 2018 du réseau E2C, dévoilé début avril, indique qu’un an après leur sortie du réseau, six jeunes sur dix bénéficient « d’une situation favorable d’emploi ou de formation ». Globalement, le taux de sorties « positives » (retour à l’emploi ou en formation) est de 60 %. Celui du seul retour à l’emploi se maintient à 38 % – et ce malgré la forte baisse des contrats aidés, souligne le rapport. Le taux de retour à l’emploi était de 39% en 2017.
Ces résultats sont à mettre en regard d’une situation qui, pourtant, se détériore. Plusieurs indicateurs en témoignent, à commencer par le nombre de plus en plus élevé de mineurs accueillis. « La proportion des stagiaires de 16 à 17 ans s’élève désormais à 13 %. Le décrochage étant plus précoce, il intervient à des niveaux plus bas de qualification ». Autre fait notable, les jeunes accompagnés sont « de plus en plus éloignés de l’emploi puisque plus de huit jeunes sur dix n’ont eu aucune expérience professionnelle ». Près d’un tiers résident dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Les 130 écoles du réseau ont accompagné 15 009 jeunes sortis du système scolaire. Il s’agit pour la grande majorité de jeunes sans formation et sans emploi. La formation des jeunes dans une école de la deuxième chance dure, en moyenne, 6,2 mois. Dans plus de six cas sur dix, les jeunes y ont été orientées par une mission locale. Ce sont également ces missions locales qui portent la garantie jeunes.
Retour à l’emploi
C’est le sujet de l’autre étude, publiée le 17 avril, et signée de la Dares (1). La garantie jeunes, dispositif phare de la nouvelle stratégie pauvreté du gouvernement, a été lancée en 2013 et généralisée au 1er janvier 2017. Ce dispositif vise les jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation.
Comme pour les écoles de la deuxième chance, les indicateurs sociaux sont mauvais. À leur entrée en garantie jeunes, les jeunes « connaissent une situation économique et sociale précaire » ainsi que « des freins importants à l’emploi », comme un faible niveau scolaire (la moitié n’a pas validé de niveau une formation CAP, BEP, contre 18 % des jeunes de 16 à 25 ans sortis de formation initiale). Les deux tiers ont arrêté leurs études avant 18 ans. Seuls 30 % d’entre eux ont le permis de conduire, contre 70 % des jeunes de cette classe d’âge. Nombre d’entre eux sont en rupture familiale, un quart a connu de grosses difficultés de logement.
Là encore, les résultats de l’insertion, à l’issue du parcours, sont plutôt bons compte tenu du contexte. À l’issue de leur parcours, 29 % des bénéficiaires sont en emploi huit mois après l’entrée en dispositif, 41 % au bout de 19 mois. L’étude insiste sur le fait que « l’emploi durable » progresse pour les jeunes bénéficiaires. Le dispositif « aurait augmenté le taux d’emploi des bénéficiaires de dix points onze mois après l’entrée en dispositif. Cet effet perdure dans les mois qui suivent la sortie de l’accompagnement et correspond essentiellement à une augmentation du taux d’accès à l’emploi durable ».
Plus d’autonomie
Les jeunes sortent aussi du dispositif un peu plus autonomes. « La part de jeunes titulaires du permis de conduire passe de 38 % au moment de la première interrogation à 48 % à la troisième et un quart est en train de le passer ». La part de jeunes locataires, colocataires ou propriétaires de leur logement augmente également. Elle passe de 19 % quelques mois avant l’entrée en garantie jeunes à 37 % 19 mois après l’entrée.
En revanche, leur niveau de ressources reste bas, même en emploi. « La principale source de revenu pendant l’accompagnement est l’allocation garantie jeunes (309 euros). À la sortie, il s’agit du salaire (400 euros en moyenne) ». Le parcours dure en moyenne onze mois.
Entre le début de l’expérimentation et fin juillet 2018, 229 000 jeunes sont entrés dans le dispositif. L’objectif pour 2019 est de 100 000 jeunes au moins.
E.S.
(1) Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, La Garantie jeunes : quels jeunes et quel bilan après cinq ans ?, DARES Analyse, N°018, avril 2019
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